dimanche 29 juillet 2007

Le G.I.G.N

En France, le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (ou GIGN) est l'une des unités composant le Groupement de sécurité et d'intervention de la gendarmerie nationale (GSIGN).
Sa devise : Sauver des vies au mépris de la sienne. La mission et le courage des « hommes du GIGN » se résument dans cette phrase.
Le GIGN est aujourd'hui composé d'environ 120 hommes (l'effectif exact change souvent), dont une douzaine d'officiers. Il est basé à Satory.


Ils feraient sûrement de très bon héros de séries ou téléfilms, au même titre que tous ces GI et autres uniformes américains qui peuplent les boites à images. En attendant que des producteurs de fiction les trouvent sexy, c'est un documentaire qui s'intéresse aux membres du Groupe d'Intervention de la Gendarmerie Nationale, ces hommes armés et cagoulés qui luttent contre le terrorisme et le grand banditisme et vivent dans le danger permanent. Les caméras du journaliste Nicolas Moscara ont suivi les entraînements et les actions de terrain du groupe pendant un an, pour en sortir un documentaire de près de deux heures sur ces rambos français.

Les Missions
-Antiterrorisme : le GIGN intervient en premier sur les missions suivantes (le RAID est engagé en second, si le GIGN est indisponible pour la mission) :
-Piratair : détournement d'avion
-Piratmer : détournement ou attaque de navire
-Piratome : attaque nucléaire
-Piratox : attaque chimique ou biologique
-Piratext : prises d'otages de ressortissants français à l'étranger
-Pour les actes de terrorisme ne rentrant pas dans ces catégories (prise d'otage, etc.), la répartition des missions entre le GIGN et le RAID se fait selon le lieu où l'alerte se produit : le milieu rural ainsi que les aéroports est le domaine d'intervention du GIGN, le milieu urbain celui du RAID.
Cette répartition favorisant le GIGN s'explique par le fait que l'unité a plus d'ancienneté et d'expérience que son homologue de la police, le RAID. Les GIPN, aussi anciens que le GIGN, interviennent en priorité dans le cadre de leur compétence territoriale, mais ne sont pas aptes à accomplir des missions antiterroristes de grande ampleur.
Autres interventions : les neutralisations de forcenés, les arrestations de personnes dangereuses et armées.

Armement

« Notre principe fondamental est de reculer l'usage des armes à feu jusqu'au dernier moment »
Denis Favier, commandant du GIGN de 1992 à 1997.
Malgré ce but du GIGN d'éviter au maximum l'emploi des armes, le Groupe possède un armement répondant à des besoins précis. On n'emploie pas des fusils d'assaut comme un G-3 TGS contre un forcené, ils sont réservés à l'utilisation dans des situations quasi-militaires. À l'opposée, dans le cas d'une intervention extrême du style de la prise d'otages de l'Airbus d'Air France à Marignane, il est nécessaire de disposer de tous types d'armes, du Manurhin .357 Magnum au fusil de précision en passant par le PM HK.
L'armement « de base » lors d'une mission se compose d'une arme de poing pour chaque homme, plus un MP-5 et un fusil calibre 12 pour l'appui.
Chaque élément de Groupe possède trois ou quatre armes de poing et au moins deux armes d'épaule. Au total, on dénombre pour le Groupe quelques 900 armes et 1000 optiques. Les armes (du fusil de précision à l'arme de poing) sont testées au banc d'essai Stabilisator 3000 A1 de la marque française L2S.
Un grand nombre des armes ont été modifiées sur commande pour le GIGN. Il ne faut pas oublier les accessoires génériquement nommés « aides à la visée » : collimateurs (systèmes de visée non-grossissants, souvent luminescents), lunettes grossissantes, lasers de visée, lampes-torches, équipements de visée nocturne, etc. Les modifications et les aides à la visée présentes sur les armes sont détaillées en même temps que les armes elles-mêmes.
Les armes sont présentées de la plus fréquemment employée à la moins employée. Exceptions : les armes de précision (ordre en fonction des calibres).

Armes de poing
Manurhin MR-73 en .357 Magnum avec diverses longueurs de canons (4 pouces, 5 pouces ¼, voir 8 pouces et 10 pouces pour le tir de précision), très utilisé depuis les débuts de l'existence du GIGN. Il est encore aujourd'hui l'arme de poing la plus utilisée par les hommes du GIGN comme arme principale. Toutefois la plupart des hommes portent simultanément un revolver et un PA (pistolet semi-automatique) taille « compact » (principalement les Glock 19, SIG-Sauer P228, FN Five-seveN et MAS G1S).
Glock 19 en 9 mm Para., l'arme de poing visiblement la plus utilisée après le MR-73 (et dans une moindre mesure les G26 et G17 sont aussi utilisés), y compris par les plongeurs du Groupe en raison de sa haute résistance à l'eau. Il est fréquemment équipé d'une lampe tactique Insight Technology M3 LED ou M6 avec laser intégré.
S&W 686 GFS « Stainless » en .357 magnum en diverses longueurs de canons de 4 à 10 pouces, préféré au MR-73 par quelques éléments, mais le remplaçant systématiquement pour les plongeurs d'intervention (le Manurhin ne semble pas aussi résistant à l'eau). Les plongeurs utilisent aussi le Glock 19 et le Five-seveN, mais sans les lampes tactiques.
SIG-Sauer P228 (et son « grand frère » P226) en 9 mm Para., avec des chargeurs à grande capacité de 20 balles en plus des normaux de 15 balles et parfois une lampe Insight Technology M3 LED. L'adoption du P226 par le GIGN est une preuve évidente de sa qualité, alors même qu'il fut écarté par les forces de l'ordre françaises au profit du Beretta 92F dans les années 80…
FN Five-seveN Tactical IOM en 5,7 mm avec une hausse fixe et un guidon allongé (depuis 2004 ?) éventuellement avec une lampe-laser Insight Technology M6 sur le rail Picatinny.
GIAT PA MAS G1S en 9 mm Para. (Parabellum) : le Beretta 92G construit sous licence est l'arme réglementaire de la Gendarmerie nationale, mais il est relativement peu utilisé au GIGN.
SIG-Sauer Pro SP 2022 en 9 mm Para. Le GIGN devrait recevoir ces armes comme les autres unités de gendarmerie (les premiers avaient déjà été livrés au Groupe en 2004), mais reste à savoir s'ils seront très utilisés ou suivront la carrière du MAS G1.
En opération classique, les armes de poing employées sont généralement des modèles compacts (MR-73 à canon 4", Glock 19, P228) ; par contre, les Glocks 17 et P226 sont utilisés lors des « missions kaki » (en milieu naturel), où les contraintes d'espace sont moins importantes.

Pistolets-mitrailleurs
HK MP-5 en versions A5 (sélecteur 3-Round Burst), SD3 et K-PDW (tous deux avec sélecteurs SEF), équipés d'aides à la visée sur le dessus de l'arme : collimateur Aimpoint CompM2 ou EOTech 550 AA, lunette de visée Trijicon ACOG 3,5 x 35 ou encore type « mini-lunette » à montage latéral, souvent vue chez d'autres forces spéciales françaises (CPA 10 et 30, parachutistes de l'Armée de terre). En version navalisée il a remplacé l'Uzi chez les plongeurs. Depuis la première moitié des années 1990, les MP-5A5 sont équipés d'un garde-main permettant le montage d'une aide à la visée ; par ailleurs il faut noter l'utilisation depuis le début des années 2000 sur les MP-5A5 et MP 5K PDW de montages SureFire « cocking tube mount » sur l'extrémité du tube de prise de gaz permettant de fixer deux accessoires; ces accessoires sont des lasers jour/nuit SureFire L72 de couleur rouge et L75 infrarouges (point visible à l'intensificateur de lumière) et des lampes-torches Nitrolon P. Le MP-5SD6 peut recevoir une lampe fixée sous le canon silencieux à l'aide d'anneaux.
Le « PM HK » (comme il est couramment nommé au sein du Groupe) est toujours très utilisé malgré l'arrivée du FN P90 aux caractéristiques balistiques intéressantes.
FN P90 Tactical avec laser intégré dans la poignée. Il renforce et se substitue en partie aux MP-5 et pourrait même les remplacer chez les plongeurs. Le P90 offre une grande capacité de 50 cartouches et tire la très performante munition FN 5,7 × 28 mm dont la puissance de pénétration permet de neutraliser des adversaires abrités ou équipés de gilets pare-balles. Il est l'arme standard des chefs de sections opérationnelles et de groupes tactiques. Les trois rails Picatinny permettent d'y fixer un grand nombre d'accessoires, généralement un collimateur Aimpoint CompM2 sur le rail supérieur (le EOTech n'est jamais vu monté), un laser SureFire sur le coté droit et une lampe à forte intensité du côté gauche. Éventuellement, un silencieux Gemtech SP90 et un sac récupérateur de douilles peuvent être ajoutés.

Fusils à canon lisse
Remington 870 en calibre 12 Magnum, le plus souvent avec une crosse se pliant latéralement et un sous-canon plus long que le canon ; il est aussi doté d'un rail Picatinny en position supérieure sur la culasse accueillant souvent un collimateur (Aimpoint CompM2, Aimpoint 3000 ou EOTech 550 AA), et une lampe ou un laser (voire les deux simultanément) sont souvent fixés sur la pompe.
Benelli M3T Super 90 en calibre 12 Magnum, rarement vu, contrairement au Remington.
SPAS 12 Special Purpose Automatic Shotgun également en calibre 12 , seul fusil à pompe au monde à posséder un sélecteur de tir ( permettant de choisir entre un mode manuel ou semi-automatique . Son aspect dissuasif et impressionnant en fait une arme appréciée des forces d'intervention .

Fusils d'assaut
Le GIGN, comme la plupart des groupes d'intervention de la Gendarmerie nationale, n'utilise des fusils d'assaut qu'en milieu extérieur et n'a pas cédé à la récente tendance de remplacer les pistolets-mitrailleurs par des fusils d'assaut courts en 5,56 mm OTAN, comme le G-36C qui arme le RAID et les GIPN.
HK G-3 TGS, le seul fusil d'assaut en 7,62 mm couramment utilisé par le GIGN. Il est principalement utilisé en milieu naturel (par exemple reconnaissances en « missions kaki ») et par des équipes spécialement formées au tir depuis des hélicoptères, ce qui a fait surnommer ces équipes « équipes G-3 ». Le G-3 TGS est un excellente arme d'appui « lourd » par rapport aux autres fusils d'assaut du GIGN en 5,56 mm en raison de son calibre 7,62 mm OTAN, de sa précision remarquable jusqu'à 400 m et de son lance-grenades HK 79 de 40 mm (utilisé avec des grenades à fragmentation, perforantes ou à gaz). Sa taille, sa crosse fixe ainsi que son puissant calibre (risquant de traverser facilement des murs et de toucher des otages ou les gendarmes d'une autre équipe d'assaut) font qu'il n'est pas utilisé en terrain urbain. Les G-3 TGS du GIGN sont tous équipés d'un sélecteur de tir type numérique et d'une crosse de MSG-90. On peut distinguer une variante « diurne » et une « nocturne » du G-3 au GIGN : la variante « diurne » est équipée d'un lance-grenades HK 79, d'un collimateur diurne Aimpoint 3000 ou 5000 et d'un montage SureFire cocking tube mount 490 ou 491 pour une lampe et un laser. La variante « nocturne » est équipée d'un Aimpoint CompM2 (compatible avec intensificateurs de lumière Lucie), le HK 79 est enlevé et le garde-main est sans accessoire ou avec bipied, le montage SureFire est parfois absent, d'autres fois présent, la lampe ayant dans ce cas un filtre IR. Des photos montrent aussi des Aimpoint 7000S et un laser sous le garde-main en plus du bipied. Pour les « équipes G-3 », les G-3 sont utilisés en versions « diurne » et « nocturne » avec un récupérateur de douilles en métal pour éviter que les étuis éjectés ne puissent endommager l'appareil ou gêner l'équipage ou l'équipe de tireurs.
SIG-550 et 551 SWAT avec lunette Hensoldt 6 x 42 BL, SIG-552 Commando avec un collimateur Bushnell HOLOsight de première génération, les fusils d'assaut en 5,56 mm les plus utilisés au GIGN.
HK 33EA2 avec une crosse pliante HK type A3, un sélecteur 3-Round Burst à quatre positions et une lunette diurne Hensold 6 x 42 BL et d'un bipied sous le canon pour l'utilisation comme fusil de sniping (embuscade). D'autres aides à la visée peuvent être montés sur un montage SureFire « cocking tube mount ». Rappelons que le HK 33, dérivé du G-3 en calibre 5,56 mm, en garde l'excellente précision même dans sa version standard (le G-3 et le HK 33 ont tous deux connu des versions spécifiques de sniping comme le célèbre G-3SG1). On peut le différencier du G-3 par son chargeur courbe, l'absence systématique de lance-grenades et le sélecteur de tir à symboles.
GIAT FAMAS F1. arme ambidextre, gauchère comme droitière, le canon est trop long (51 cm) malgré l'utilisation du "bullpup" (le chargeur est placé derrière la poignée pistolet, cf : Steyr Aug, SA80) et l'arme trop lourde et trop encombrante pour une utilisation tactique en bâtiment, néanmoins elle possède une très grande cadence et puissance de feu. (capacité : 25 coups, calibre : 5.56 F1, portée efficace : 300m portée max : 3200m, système : culasse semi-vérouillée).

Armes de précision
Des modèles spéciaux de MR-73 en 8 et 10 pouces équipés de lunettes et des bipieds sont utilisés pour des tirs de précision à courte portée. La lunette la plus courante est la Magnum Phantom grossissant 1,5 × produite par Bushnell (parfois avec une protection caoutchouc autour de l'oculaire identique à celle de l'OB50), mais des optiques 4 × 32 équiperaient aussi d'autres de ces armes. Des S&W avec des longueurs de canons similaires seraient aussi utilisés avec lunettes et bipieds.
Trois modèles de la marque Accuracy (une analogie avec le SAS ne manquerait pas d'être faite) :
le AW en .308 (7,62 mm OTAN)
le AWS avec un canon silencieux (combiné à des munitions .308 « Sub » subsoniques) et le seul des trois types à avoir une crosse pliante
le AW SM en .338 Lapua Magnum (8,6 × 70 mm) pour des tirs intermédiaires entre le 7,62 et le 12,7.
Plus de soixante AW remplacent depuis 1995 les vieux FR-F1, qui auront rempli une vingtaine d'années de bons et loyaux services. Une cinquantaine d'AW Super Magnum en .338 Lapua Magnum est entré en service en 2003 pour combler le « trou » existant entre les munitions de 7,62 mm et 12,7 mm. Le GIGN a signé un partenariat avec le constructeur Accuracy International pour lui faire partager les résultats des expérimentations des ces fusils dans toutes les conditions climatiques.
La lunette employée pour ces trois armes est la Schmidt & Bender Mk.II 3-12 × 50 avec un réticule Mil-Dot (comme toutes les armes de précision actuellement utilisées par le GIGN) 30 × 30 mm pourvu d'un croisillon luminescent rouge à l'intensité modifiable.
Chacun des huit groupes tactiques du GIGN emporte en opération huit Accuracy équipés d'un intensificateur de lumière Simrad KN200 de 3e génération monté sur la lunette grossissante pour le tir nocturne, ce qui permet d'utiliser la même arme avec les mêmes optiques de jour comme de nuit. Du temps du FR-F1, il fallait choisir entre un exemplaire équipé d'une lunette diurne ou un autre avec un intensificateur OB50. Auparavant les Accuracy étaient équipés de lunettes Bausch & Lomb Tactical 62-1040 grossissement 10 × 40 mm (elles étaient encore en service lors d'un entraînement à Djibouti début 2001) et du bipied Parker-Hale LM6 placé à l'avant de la crosse. Celui-ci a été fixé à mi-longueur de la crosse et non à l'extrémité de celle-ci. L'Accuracy est aussi équipé de rails latéraux type Picatinny (encore que l'on n'ait pas vu d'accessoires montés dessus).
Le GIGN dispose d'équipements de camouflage spéciaux pour ces fusils (schémas armée française type centre-européen et désertique, anglais DPM et moucheté allemand Bundeswehr). Le coût total de l'arme entière est d'environ 20 000 €.
Le PGM Hécate II à verrou en 12,7 mm remplace les Barrett et McMillan depuis 1998. Cette arme est capable de neutraliser des véhicules peu ou pas blindés et de toucher des cibles abritées. Le 12,7 mm est le seul calibre expérimenté par le Groupe capable de traverser les deux vitres blindées d'un sas de banque. Les modèles utilisés sont des Hécate II standard et des Hécate II polymère avec une lunette Scrome J10 10 × 40 à réticule Mil-Dot montée sur un montage STANAG OTAN.
Le Groupe disposerait au total de plus de cent Accuracy de tous calibres, et tous ses hommes ont une qualification TE (équipes tireur d'élite) de base sur Accuracy .308 et .338, ce qui en fait le groupe d'intervention disposant du plus grand nombre de tireurs d'élite au monde. Les équipes TE sont habituellement composées de deux hommes, un tireur et un observateur qui utilise un télescope monoculaire Leica Televid 77 mm (ou plus rarement l'Apo-Televid 77 mm) avec divers grossissements disponibles jusqu'à 60 ×, une paire de jumelles Leica Vector IV (ou jumelles infrarouges Thomson Sophie la nuit). Les équipes TE disposent en plus d'un télémètre laser Leica Rangemaster LRF 1200 doté d'une optique 7 × 21 mm ayant une précision d'un mètre avec une portée de 15 à 1100 m, d'une mini-station météo Skywatch Geos 9.

Armes sub-létales
La faible fiabilité des armes sub-létales et leur dangerosité potentielle a longtemps limité leur adoption au GIGN. La technique favorite était le tir à l'épaule au revolver ou au fusil de précision : une balle dans l'épaule du bras armé est une technique de neutralisation très efficace
Taser X26 en expérimentation depuis 2003

Le GIGN remplace ses chiens par des loups ! Face à la multiplication des chiens dangereux
rencontrés en mission, sur le siège d’interventions délicates, le GIGN était à la recherche d’animaux plus robustes et ayant "plus de mordant". C’est tout naturellement vers le loup que c’est tourné le choix

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